Responsable :
Neila Mezghani
Établissement :
TÉLUQ - Université du Québec
Année de concours :
2024-2025
Neila Mezghani , responsable (TÉLUQ – Université du Québec)
Belkacem Chikhaoui, cochercheur (TÉLUQ – Université du Québec)
Ennouri Triki, cochercheur (Cégep Marie-Victorin)
Isabelle Savard, cochercheuse (TÉLUQ – Université du Québec)
Leila El Kamel, cochercheuse (TÉLUQ – Université du Québec)
Marie-Pascal Annie Pomey, cochercheuse (TÉLUQ – Université du Québec)
Secteurs de la recherche : Sciences naturelles et génie; Sciences de la santé; Sciences humaines et sociales; Arts et lettres
Table des matières
1. RÉSUMÉ DU PROJET
L’incontinence urinaire (IU), une problématique médicale et sociale stigmatisante, se définit comme toute perte involontaire d’urine. Cette maladie touche environ 3,5 millions de personnes, soit près de 10% de la population canadienne. L’IU a de nombreux impacts négatifs sur la qualité de vie des personnes incontinentes et sur celle de leurs aidants également. En effet, en cas de non-détection, l’IU peut entrainer entre autres des éruptions cutanées, des plaies et des infections urinaires surtout chez les personnes âgées ayant une mobilité réduite. Précisons que selon une étude réalisée par le Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, 10 à 30% des personnes âgées vivant à domicile souffrent d’IU et que 50 à 60% des personnes hébergées en soins de longue durée en souffrent aussi. À ceci s’ajoutent la honte, le stress, l’isolement et l’exclusion des activités physiques et sociales quotidiennes dues à la peur d’avoir des incidents en public ou en privé. Ainsi, l’estime de soi, la dignité et l’autonomie de personnes sujettes à l’UI sont grandement affectées. De plus, pour les aidants familiaux et le personnel hospitalier, il s’agit d’une difficulté supplémentaire à gérer quotidiennement qui peut mener même à l’épuisement.
L’objectif de ce projet de recherche repose sur la mise en commun de différentes expertises de chercheur.e.s et de patient.e.s partenaires afin de développer une modalité innovante pour prévenir/remédier à l’IU et offrir plus de dignité et d’autonomie aux personnes qui en souffrent et à leurs aidants. Concrètement, nous proposons l’utilisation de nouvelles technologies afin de développer un sous-vêtement connecté qui permet de prévenir l’IU et aussi sa détection, le cas échéant. Celui-ci devra être à la fois confortable pour le bien-être des personnes incontinentes et esthétique et discret pour encourager l’adoption du sous-vêtement et éviter la stigmatisation. Nous veillerons sur son acceptabilité par les personnes concernées et par leurs aidants afin qu’elle réponde à leurs besoins aussi bien physiques que psychologiques et qu’elle puisse être appropriée rapidement.
Les retombées anticipées sont majeures. En effet, sur le plan social la conception du sous-vêtement connecté aura un impact important sur l’autonomie des personnes incontinentes. En effet, les activités à l’extérieur sont souvent réduites à cause des fuites urinaires. Le système de prévention d’IU permettra d’encourager ces personnes à maintenir leurs activités au quotidien en les avertissant au bon moment lorsque leur vessie commence à se remplir. Ceci diminuera ainsi l’anxiété de survenue d’accidents en public. Ensuite, sur le plan économique, l’incontinence est dispendieuse pour les individus, les employeurs et le système de soins de santé. En effet, 21.8 % des Canadiens de 18 ans et plus ont des problèmes de vessie, avec un coût pour les Canadiens de 1,5 milliard par année. Le système de prévention de l’IU permettra de réduire une partie de ces coûts élevés. Finalement sur le plan scientifique, les connaissances et les nouveaux savoirs issus de ce projet permettront d’envisager plusieurs extensions des sous-vêtements développés qui offriront à une population « vieillissante » l’opportunité de rester active, mobile et en santé.