Responsable :
Sylvie Hébert
Établissement :
Université de Montréal
Année de concours :
2024-2025
Sylvie Hébert , responsable (Université de Montréal)
Alain Vinet, cochercheur (Université de Montréal)
Jérémie Voix, cochercheur (École de technologie supérieure [ÉTS])
Rachel Bouserhal, cochercheuse (École de technologie supérieure [ÉTS])
Secteurs de la recherche : Sciences de la santé; Sciences naturelles et génie
Table des matières
1. RÉSUMÉ DU PROJET
Cette demande a pour objectif de réaliser la troisième et dernière phase du projet initial AUDACE qui visait à valider une plateforme technologique adaptée à la mesure ambulatoire de l’influence sur les acouphènes du stress et du bruit, deux fléaux de notre société. La plateforme technologique Auditory Research Platform (ARP) développée à l’ÉTS est un appareil miniaturisé muni de microphones et de haut-parleurs dans le conduit auditif permettant de capter les biosignaux tout en mesurant le niveau de bruit externe (dosimètre) et en le retournant à l’intérieur du conduit auditif, mais atténué. Dans la 1ière phase du projet nous avons ajouté la fonction de transparence acoustique afin que le porteur puisse entendre son environnement sonore sans atténuation causée par l’obstruction du conduit auditif par le dispositif intra-auriculaire. Dans la 2ième phase, nous avons mis sur pied un protocole d’induction de stress en laboratoire (calcul mental, immersion de la main dans un bassin d’eau froide et tâche de bruit) et validé chez 30 jeunes adultes normo-entendants les biosignaux indicateurs de stress (fréquence cardiaque et sa variabilité) déduits du signal acoustique en comparaison avec un instrument clinique standard (ECG Holter). Dans la 3ième phase, nous allons mesurer en temps réel, dans l’environnement naturel in situ, l’influence des fluctuations du bruit et du stress sur les acouphènes. À l’étape 3a, nous allons comparer les données précédemment acquises des jeunes adultes normo-entendants à celles de patients avec acouphènes compensés et décompensés et de contrôles appariés en âge, et corroborer les outils méthodologiques, statistiques et algorithmiques développés à l’Étape 2, en y ajoutant des mesures d’acouphène. À l’étape 3b, une preuve de concept en mode ambulatoire en laboratoire sera effectuée par collecte de données de patients avec acouphène et notre protocole de stress induit avec une version améliorée de l’ARP (Bio-ARP déjà fonctionnelle à l’ÉTS) permettant la détection de mouvements. Finalement, à l’étape 3c, un dispositif Bio-ARP sera prêté à des adultes avec acouphènes pour utilisation dans leur environnement naturel, à domicile. Nos visées thérapeutiques impliquent i) la réduction dynamique du bruit lorsque l’environnement est excessivement bruyant (mesuré par dosimétrie du bruit) et ii) la présentation de musique relaxante (par Bluetooth par exemple) en situation stressante. En conséquence, les algorithmes d’identification de conditions de stress développés à l’étape 2 seront utilisés en contexte de surveillance ambiante pour identifier d’après les signaux la nature de la période (stress, relaxation) et l’intensité des acouphènes qui y seront associées. Les patients porteront la Bio-ARP pour des périodes variées durant leur journée. Bien que la plateforme ait été développée dans le but de comprendre l’influence du bruit et du stress sur la dynamique des acouphènes et les prendre en charge efficacement, et ce faisant faire avancer leur sous-typage, cette technologie pourra permettre l’étude de populations à risque soumises à un stress chronique ou au bruit, comme les musiciens et les éducatrices en garderie, et celle de personnes atteintes de maladies comportant des composantes de détresse subjective dynamique difficile à étudier en laboratoire comme la douleur chronique non cancéreuse.